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Le Golf Club d’Amiens est un golf associatif de 500 membres.
A quelques minutes du centre d’Amiens, le Golf Club d’Amiens constitue un symbole parfait de l’art de vivre en Picardie. Son parcours se déroule agréablement en bordure du Bois de Querrieu. Si les premiers trous sont apparus dès 1925, le parcours connaît sa configuration actuelle depuis 1977.
Ce dernier, plat et boisé, est technique. Effectuez vos mises en jeu avec réflexion, les attaques de green seront plus aisées. Le sous-sol crayeux assure un bon drainage permettant le jeu au sec toute l’année.Le mot du président
Golf associatif de 500 membres, situé à 10 km à l’est d’Amiens, le parcours se déroule avec très peu de dénivelé sur 6000 mètres dans un environnement forestier (véritable arboretum). Autour de trois plans d’eau bien limités, on peut rencontrer nombre d’animaux.
Fondée en 1925, l’association a su transformer l’antique 9 trous en un beau 18 trous grâce à l’architecte Franck Penninck en 1977. L’achat du terrain en 1984 a permis la construction dès 1991 de toutes les infrastructures nécessaires à Club moderne et de pouvoir recevoir des compétitions régionales et fédérales. Les résultats sportifs des 10 équipes ont suivi et le Club a 4 équipes en 1ère division en 2020, ce qui le classe dans les 20 premiers au mérite national. Deux professeurs, un Pitch & Putt de 6 trous synthétiques permettent une école de golf labellisée. Golfeur de passage ou futur golfeur, le Club met à votre disposition un parcours parfaitement entretenu et jouable toute l’année.Michel Van Poperinghe
Président du Club
Le club, son histoire
Le Golf d’Amiens est né en 1925. Après 15 années d’une brève existence, il est mort par faits de guerre.
Occupé par l’armée allemande, bombardé par l’aviation britannique, utilisé comme champ d’explosion par les démineurs français, le terrain était devenu une friche parsemée d’épineux, de trous de bombes et de débris de mitraille. En 1950, quelques amiénois entreprirent de faire renaître le Golf d’Amiens. Mais en cette période d’après guerre, à proximité d’une ville gravement blessée, il était difficile de trouver les capitaux nécessaires à la création d’installations sportives…et pour jouer au golf qui plus est ! Malgré le scepticisme dominant, ils parvinrent à leurs fins. Cette reconstruction fut faite petit à petit, avec une grande économie de moyens, beaucoup d’efforts, beaucoup d’efforts et le concours de nombreux bénévoles. Il est important que les membres actuels de notre association qui jouissent d’installations sportives de bon niveau, connaissent l’histoire de leur club pour en être fiers. C’est cette histoire qui va vous être racontée.Chapitre 1
C’est en 1924 que les conversations ont eu lieu entre Monsieur Jean Hennessy, Ambassadeur de France et propriétaire du Château et du domaine d’Allonville et quelques Amiénois.
Monsieur Hennessy donnait son accord pour construire un golf de 18 trous sur un terrain de 40 hectares environ utilisé comme simple pâture à moutons, à condition qu’une association soit constituée et qu’au moins 20 parts de fondateur soient rapidement souscrites. Mais il se réservait la possibilité d’arrêter l’exploitation au cas ou elle se révèlerait trop onéreuse, ou de la céder à l’association ou à un club. Enfin, il entendait exercer un droit de chasse sur ce terrain trois journées par an en prévenant à l’avance. Il faut savoir que la chasse du domaine d’Allonville avait une réputation internationale et que les plus grands fusils d’Europe, tels le roi d’Espagne Alphonse XIII ou le prince de Galles, y venaient pour y faire des tableaux de chasse fabuleux. Ces propositions sont tout de suite acceptées et 30 parts de 10 000 Francs et une dizaine de 5 000 Francs sont rapidement souscrites. Monsieur et Madame Hennessy font partie des premiers porteurs de parts. L’association du Golf d’Amiens est crée, un bureau est constitué, qui comprend : Lucien Allègre, Président, Joseph Delaroière, Vice Président et Louis Depas, secrétaire. Les statuts sont déposés le 3 Juillet 1925 chez Maître Lucien Renaudot, notaire. On trouve parmis les fondateurs des noms bien connus dans notre association encore aujourd’hui, tels que Allègre, Cosserat, Dacher, Delaroière, Dian, Boyard, Blotière, Maeght, Duc, Herdhebaut, Renaudot, de Butler, Devred, H., Saint Vagniez. Les travaux sont rapidement menés sur 9 trous avec des greens provisoires bien entretenus. Le pavillon de chasse servant de Club House était situé au-delà du green du 10 actuel, le trou n° 1 se trouvant sur l’emplacement de notre practice. Il était construit en bois et entouré sur deux côtés d’une terrasse balcon couverte. Il comprenait une grande salle, deux vestiaires assez exigus, deux pièces dont une cuisine et un bureau. On avait accès au golf par la route de Bussy- les -Daours, 100m après avoir quitté la route Amiens Querrieu. Monsieur Hennessy avait passé un contrat avec un Anglais, Monsieur Green qui devait faire fonction de Secrétaire et de professeur. Dès le 2ème trimestre de 1926, Monsieur Green souffrant sera remplacé par un autre Anglais, Monsieur Gregson qui, outre son travail, organisera des compétitions avec les clubs de Rouen et de Lille. Il est très vite décidé, (en 1926) de construire 6 trous supplémentaires, les n° 13, 14, 15, 16, 17, 18. Les trous 1, 2 et 3 seront rejoués comme 10, 11 et 12. (voir plan en annexe). L’année suivante, 40 nouveaux membres sont admis après avis des fondateurs. Malgré ce nouvel apport, les recettes sont inférieures aux dépenses. Des augmentations de cotisations sont décidées chaque année en Assemblée Générale. En 1927, on atteint 98 membres mais l’assemblée constate qu’il en faudrait 150. En 1928, le Golf compte 112 membres. Les fiances sont très basses et cependant il faudrait compléter le matériel. Dans le rapport on peut lire ceci : « Le tracteur dépensant beaucoup trop d’essence pour la tonte du gazon, il est décidé d’acheter une tondeuse nouvelle qui pourra éventuellement être utilisée avec un cheval » (sic) Qu’elles que soient les époques, le fisc n’a jamais été très loin. C’est ainsi que, en 1926, l’association fait l’objet d’une réclamation. Des contributions indirectes qui prétendent faire payer la taxe sur les spectacles. Refus de la part du Golf, discussions longues et difficiles. En 1930, l’association est condamnée à payer le principal réclamé plus les pénalités. De ce fait, la décision est prise de devenir un Club privé et de ne pas faire payer les joueurs, malheureusement rares, étrangers au Club. Les quelques photos qui nous sont parvenues de cette époque montrent le pavillon dominant un univers assez peu boisé, à l’exception bien entendu du bois de Querrieu et de quelques boqueteaux qui ont subsisté jusqu’à nos jours, le long de notre practice et de nos trous n° 1 et 5. Les voitures des membres étaient garées dans des sortes de cases aménagées dans la bordure du bois, de même que le hangar à matériel complètement caché, et un peu plus bas la cabane du professeur ou il pouvait réparer les clubs (dont les manches étaient en bois) et vendre balles et accessoires. Enfin, un putting green se trouvait entre le pavillon et la route de Bussy. Les professeurs des années d’avant guerre furent Marcel Ditail, qui venait de Dinard et y retourna ensuite, puis Henri Mourguiart, originaire du pays basque, qui forma quelques uns des golfeurs d’après guerre, et devint 1er professeur au Lys Chantilly. Après Monsieur Gregson, c’est encore un Anglais, Monsieur Cox, qui vint diriger le personnel et organiser les compétitions. Il habitait au petit Camon la maison étroite haute de deux étages, et venait au golf tous les jours avec son épouse, une Française, qui tenait en état le Club House et faisait la cuisine. Sur les photos qui ont été retrouvées, on peut voir des membres joueurs du Golf d’Amiens dans des tenues qui nous paraissent curieuses. Si certains ont une tenue sportive raffinée, avec Knikesbocker (pantalon de golf) et gros bas de laine, chaussures jaunes et blanches de forme mocassins, pulls à carreaux sur chemise et cravate, d’autres ne craignent pas de jouer en tenue de ville, costume 3 pièces, col dur, cravate, chapeau Eden ou casquette et chaussures de ville. Les dames portaient de longues jupes et des chapeaux cloche. Seules quelques jeunes filles se permettaient d’arborer une tenue plus légère, jupe au genou et corsage, ou petite robe à manches courtes bouffantes. Toutefois, à la fin des années 30, le golf d’Amiens comptait un certain nombre de joueurs ayant un handicap national : 6 avaient un handicap en dessous de 10, Bernard Fussien 4, le Comte Walenski 8, la Comtesse Walenska 9, Pierre Herdhebaut, Louis Maeght et Pierre Maeght 12, Jacques Herdhebaut 13, Lucien Allègre, André Cosserat, Jean Dacher, André Herscher et Léon Mulliez 14. Le terrain était cependant resté assez frustre, puisqu’il n’y avait pas d’eau et que les greens n’avaient pas de fondations. Sa longueur était modeste, 5498 mètres, mais selon les canons de l’époque, le PAR était de 74 ! Les documents d’archives manquent sur les années 30, mais on sait que Lucien Allègre a été remplacé comme Président par André Cosserat vers 1936. De nombreuses compétitions sont organisées ainsi que des dîners l’été au Club House. Déplacements en groupe et réceptions se succèdent dont les plus mémorables sont les échanges avec le Club de Reims. Toutes ces activités furent stoppées brutalement par la guerre de 1939-1945. Les troupes allemandes avaient pris possession du terrain. On dit qu’il y avait un dépôt de munitions, mais de toute façon des postes de garde en différents points interdisaient l’approche. Est-ce pour cela que le terrain eut droit à un carpet bombing de l’aviation anglaise, partant des faubourgs sud et couvrant le nœud ferroviaire de Longueau et le terrain de golf jusqu’aux abords de Querrieu ? C’est bien possible. Et pour couronner le tout, les démineurs d’après guerre utilisèrent ce terrain visiblement à l’abandon pour en faire un champ d’explosion où ils avaient rassemblé toute le mitraille. Les obus, cartouches etc…glanés alentours pour les faire sauter, provoquant plusieurs cratères d’une trentaine de mètres de diamètre et de plus de 10 mètres de profondeurs. Bien que comblées, on en voit encore les traces sur le trou n° 14 (deux), sur le n° 18 avant l’ancien green, et dans les taillis entre les deux parcours.Chapitre 2
Dans l’immédiat après guerre, les Amiénois qui avaient déjà joué au golf auparavant rêvaient de ressusciter le Golf d’Amiens mais cela paraissait une tâche à la limite de l’impossible. En effet, la ville d’Amiens avait été particulièrement éprouvée. Dès Mai 1940, les bombardements allemands et les incendies qui s’ensuivirent avaient fait de nombreux morts malgré l’exode de la population vers le sud de la France et avaient détruits 14 000 maisons sur 36 000.
Les anciens golfeurs se réunirent alors pour étudier les diverses possibilités de redémarrage d’un golf. Ainsi des conversations furent menées avec Jacques d’Alcantara pour étudier une installation éventuelle dans le parc du Château de Querrieu. Mais les difficultés se révélèrent considérables et les coûts de construction et de location auraient dépassé les possibilités. Un terrain fût également étudié du côté de Ferrières mais il était de dimension insuffisante. Si bien qu’on revint au terrain d’avant guerre malgré son état pitoyable. Toutes les installations avaient été évidemment rasées et, outre les trous d’obus, traces d’explosion et la mitraille parsemant le sol, le terrain s’était littéralement couvert d’épineux, interdisant toute circulation. Par contre, nouvelle favorable, on apprenait par André Cosserat que la propriétaire, la Princesse Caraman Chimay, avec Jacqueline Hennessy, était d’accord pour mettre l’ancien terrain de golf à notre disposition gratuitement. Un bail serait conclu ultérieurement. Un obstacle se révélait cependant, il fallait résilier le bail d’un cultivateur sur une petite parcelle, et cela retarda la mise en route de quelques mois. Un comité provisoire est donc constitué en décembre 1950 pour étudier tous les problèmes afférents à la relance de l’Association, le programme des travaux et leur financement. Il comprend André Cosserat, Jacques Dian, Raymond de Butler, Jean Clément, Jean Peterson, Jacques Herdhebaut et Pierre Delarue. On aboutit à un document, sous forme de lettre, adressé aux amiénois susceptibles d’être intéressés par le projet. Et pour appuyer cette lettre et obtenir l’assurance d’un soutien financier, trois « missi dominici », Robert Duc, Michel et Jacques Dian, rendent visite à un maximum de personnes et recueillent l’accord de 45 d’entres elles pour verser une somme de 100 000 Frances de l’époque (anciens francs) en quelque sorte à fond perdus. On leur donnera par la suite un intérêt sous forme d’une ristourne de cotisation de 5%, remerciant ainsi ces généreux donateurs indispensables au démarrage de l’opération. C’est alors que Pierre Herdhebaut signale qu’une vente aux enchères, organisée par les Domaines, va avoir lieu à Domqueur à 40 km d’Amiens pour des baraquements construits par les Allemands pour abriter les ouvriers qui avaient fabriqué des rampes de V1, puis les prisonniers allemands travaillant pour la reconstruction. Jacques Herdhebaut et Jacques Dian s’y rendent et achètent pour l’association 800m² de baraquements dont on tirera 300m² en état à peu près acceptable pour faire le futur Club House. La petite histoire dit qu’ils étaient tellement heureux de ce premier succès qu’ils s’offrirent, à leur frais bien entendu, un bon déjeuner chez la Marie à Lony- le- Catelet ! La première Assemblée Générale a lieu le 26 Juin 1951. Elle confirme la prorogation de l’Association (loi 1901) formée en fait depuis le 19 Juillet 1950, jusqu’au 1er juillet 1975. Elle met en outre les statuts en conformité avec les nouveaux textes de loi et nomme pour 3 ans un comité qui sera annuellement renouvelable par tiers : Jean Clément, André Cosserat, Jean Dacher, Pierre Delarue, Jacques Dian, Michel Dian, Robert Duc, Robert Gueudet, Liévin Hassebroucq, Jacques Herdhebaut et Pierre Maeght. Il est demandé à André Cosserat, déjà Président avant la guerre, de prendre la présidence de l’Association pour bien affirmer la continuité de celle-ci vis-à-vis de l’administration, car il nous faudra présenter un dossier de dommages de guerre. Mais très pris par ses affaires, et ne jouant presque plus au golf, notre Président demande que soit nommé un « vice Président actif » (le mot est de lui). C’est à Jacques Dian qu’échoit ce poste, Jacques Herdhebaut étant secrétaire, Liévin Hassebroucq trésorier et Jean Clément tenant la plume. L’assemblée approuve les plans qui lui sont soumis. En gros, on reprend le dessin d’une partie de l’ancien parcours (voir annexe) en limitant à 9 trous et en fixant le départ du trou n°1 là ou se trouvait l’ancien n°2. Ainsi on pourra avoir à proximité un emplacement convenable pour édifier le Club House et une place suffisante pour faire un parking adapté au plus grand nombre de voitures, avec une entrée directe sur la route nationale par un chemin traversant le bois. Bien entendu, avant le commencement des travaux, on sollicite le service de déminage pour qu’il procède à un « épluchage » soigné du terrain et débarrasse de tous les débris guerriers remontés à la surface depuis 5 ans. Nous avons trouvé un professionnel du golf qui accepte de mener les travaux d’aménagement du terrain en attendant de pouvoir donner des leçons aux membres du Club. Il s’agit d’un basque portant un nom réputé dans le monde du golf : Pierre Hausséguy. Il arrive fin Septembre, accompagné de son épouse et de ses deux enfants, un grand garçon Martin aui aidera son père à défricher et deviendra plus tard professeur à Hossegor, et une petite fille. On leur trouve un logement provisoire car le Club House n’est pas terminé, malgré les efforts de Pierre Herdhebaut et de l’entreprise Anger qui a repris les travaux commencés par l’entreprise Giloux. Pour subvenir aux dépenses de construction et à l’achat des matériels indispensables, Liévin Hassebroucq, le trésorier, demande aux fondateurs de verser la deuxième partie de leur apport. Grâce à Léon Maeght, le club du Lys Chantilly nous fait cadeau d’un vieux tracteur que Robert Gueudet fait retaper dans ses ateliers. Ce tracteur servira essentiellement à l’arrachage des innombrables épineux qui parsèment le terrain. A l’issue de ce travail particulièrement pénible pour Pierre et Martin, mais aussi pour le matériel, notre brave tracteur rendra l’âme définitivement. Par ailleurs, Pierre donne ses premières leçons durant l’hiver deux fois par semaine dans le sous sol du magasin Devred mis temporairement…et gratuitement à notre disposition par Henri Devred. Au fur et à mesure du dégagement du terrain, les joueurs commencent à s’entraîner, tapent des balles et en perdent d’ailleurs beaucoup. Mais malgré le passage des démineurs, il subsiste dans le sol beaucoup de vestiges de la guerre qui remontent inévitablement à la surface, occasionnant de nombreux bris de clubs. On demande alors des volontaires pour, avant de jouer, accepter de se mettre à quatre pattes sur le sol et de sonder le terrain avec une fourchette dans un espace délimité par deux fils de laine blanche. Heureusement, les volontaires sont très nombreux et le travail avance rapidement. Si une cartouche de fusil, ou tout autre objet dangereux est identifié, on marque l’endroit d’un bâtonnet et les démineurs viennent le déterrer. Comme on peut le constater, jouer au golf à Amiens en 1952 pouvait révéler des aspects sportifs assez particuliers. Au cours de l’hiver, Pierre Hausseguy peut venir habiter sur place avec sa famille et donner des leçons sur le terrain, tout en achevant la mise en état du parcours. Il dispose de 3 pièces dans la partie Sud Ouest du bâtiment dont le mur extérieur est construit en briques. Mais il faut bien le dire, les conditions de logement sont sommaires. Il n’y a pas d’électricité, c’est le règne de la lampe à pétrole et il n’y a pas d’eau courante. Il faut se contenter de l’eau de pluie recueillie dans une citerne et soutirée avec une pompe à main. Heureusement, notre région est souvent arrosée, mais en cas de sécheresse, il faut, avec une tonne à eau aller chercher celle-ci à Querrieu. Sur le plan sportif, le club se structure, une commission sportive est mise en place par Jacques Herdhebaut aidé de Pierre Delarue et Jacques Dian. Robert Duc est responsable terrain. Le 12 Mai 1952 a lieu la première Compétition, la Coupe du Président, offerte par André Cosserat et précédée d’un dîner. Grande fiesta très réussie. Tous ceux qui ont déjà joué au golf y participent, ce qui donne une trentaine de compétiteurs. Les scores ne sont pas extraordinaires sur ce terrain de fortune dont les travaux sont loin d’être terminés. La série Dames est remportée par Françoise Delarue. Il y a deux séries Messieurs, la première est remportée par Jacques Dian et la seconde par André Ibled. Très rapidement, le comité se rend compte que les seules ressources générées par les cotisations des membres ne seront pas suffisantes pour réaliser les travaux qui permettraient de faire de notre terrain un vrai parcours de golf de 9 trous. En effet, les greens sont semblables à nos greens d’hiver et n’ont pas de soubassements structurés et nous ne disposons ni de l’eau, ni de l’électricité. Il nous faut donc nous lancer dans l’élaboration d’un dossier de dommages de guerre. Ceux-ci sont très réels, mais particulièrement difficiles à faire aboutir dans une citée aussi dévastée par la guerre qu’est la ville d’Amiens. Nous faisons donc le choix d’un expert, Monsieur Gajan, qui a déjà monté plusieurs dossiers concernant les golfs et avec son concours nous présenterons notre dossier à la délégation Régionale MRL (Ministre de la reconstruction et du logement). Après de nombreuses démarches, nous obtenons fin 1953 un premier titre de paiement de 3 700 000 Francs de l’époque. Nous pensons être sur la bonne voie et sommes très satisfaits de ce premier résultat. Mais dès les premières factures de travaux remises en justification, refus catégorique du MRL. Nous frôlons le pire, c’est-à-dire la restitution des sommes déjà dépensées. Les raisons de ce refus sont de deux ordres : D’abord, et là on s’y attendait, il nous est fait grief de demander la reconstruction d’un élément non indispensable à la vie alors que de nombreux logements ne sont pas encore reconstruits à Amiens ; mais aussi par crainte d’un « enrichissement » de la part de notre association, risque qui semble pourtant bien précaire quand on voit l’aspect spartiate de nos réalisations. Mais que le problème est de convaincre les membres de notre administration et il faudra beaucoup de temps et de dépenses. A la fin 1954, les établissements Devred ont besoin du local que nous utilisons, et de ce fait, l’école de golf en ville est fermée. Mais aussi, et surtout, c’est le départ de Pierre Hausseguy, car en dehors du fait qu’il était un bon professeur (quand il le voulait bien) il a fait pour notre club avec l’aide de son fils un travail particulièrement ingrat et qu’il fallait pourtant avoir le courage et la force de réaliser. C’était aussi un bon vivant, qui, pendant une leçon de golf, pouvait vous donner avec l’accent, la recette du lapin en Gibelote. Il se levait de bon matin pour vaquer aux besoins du terrain, mais il avait aussi ses habitudes. Ainsi lorsqu’un jour Henri Fusillier lui donna des leçons six jours par semaine à 7h30, seule heure à laquelle il pouvait venir au terrain, Pierre lui répondait avec une grande simplicité « Oh Pierre, c’est vraiment pas de chance, c’est l’heure à laquelle je fais ma toilette ». Il nous faut trouver au plus vite un remplaçant. Ce n’est pas facile car le titulaire doit cumuler le travail sur le terrain, l’enseignement du golf et accepter les conditions de logement sur place. Recherches tous azimuts et nous faisons la connaissance de Victor Rodriguez, Basque Français d’origine espagnole, qui est d’accord pour venir dès le 15 Janvier 1955. Il arrive avec son épouse Paquita et ses deux enfants. Victor est un professeur modeste, mais un green keeper robuste et courageux. Paquita fait merveille aux fourneaux. Ceci facilite la vie du Club où la table d’hôte est de rigueur et ou les soirées à la lampe « Tito-Laudi » et aux chandelles sont particulièrement conviviales et chaleureuses. Et il faut bien dire que le jeu de fléchettes dans une demi obscurité ne manque pas de piquant. Au début de l’hiver, nous parvenons à rouvrir l’école de golf en ville dans le cadre de la salle d’armes qui s’est installée rue Caumartin dans les locaux désaffectés d’un ancien entrepôt. Mais au cours des années 1955 et 1956, tout le fonctionnement du Club est dominé par les soucis que nous procure l’avancement du dossier Dommages de guerre. Chaque fois que nous croyons avoir abouti, l’administration exhibe de nouvelles circulaires et dresse de nouveaux obstacles. Jean Clément et Jacques Dian multiplient les démarches. Le nouveau trésorier, Charles Henri Bignon fournit les justificatifs. Enfin, grâce aux bons conseils de l’un de nos membres, Maître Gilbert Jules, nous aboutissons le 27 janvier 1957, après quatre années d’efforts incessants. La montant total se monte à 13 314 347 anciens Francs. Nous avons pu en 1956, faire installer un transformateur sur poteau sur la route de Bussy les Daours, et une ligne aérienne traverse le terrain et arrive jusqu’au Club House, d’où une règle locale : Toute balle touchant le câble peut être rejouée sans pénalité. Mais surtout, nous apprécions les bienfaits de l’électricité dans le Club House : Eclairage moins moyenâgeux, glacière pour les aliments et les boissons. Et aussi à l’extérieur : Grâce à l’électricité nous allons pouvoir avoir l’eau et arroser, donc obtenir d’importantes améliorations. Nous consultons un expert sourcier, Monsieur Raynaud qui nous indique l’emplacement d’un forage possible en bordure du bois longeant le trou n°9 actuel. Nous devons trouver nous dit-il, la nappe phréatique aux alentours de 50m de profondeur. Les travaux démarrent. A 55 mètres : rien. Il nous faut creuser une galerie horizontale d’une dizaine de mètres qui nous donnera des soucis par la suite d’effondrements. Là nous obtenons environ 8 à 10 mètres cubes. C’est juste suffisant, mais il faudra s’en contenter. Nous consultons un architecte de golf écossais, Mackenzie-Ross, qui, au printemps 1956, nous donne un plan modifié de l’ancien tracé en l’améliorant. Ce plan accepté, nous allons pouvoir tout au long de l’automne construire un réseau de canalisations qui alimentera les futurs vrais greens à construire par l’entreprise Boidin après avis de l’architecte. Nous devons des remerciements à Marcel Van de Kerkhove qui nous a autorisé à forer le puit dans le bois et rétrocédé pour le nouveau dessin de parcours une parcelle qu’il avait mis en culture avec notre accord. En 1957, un coup inattendu. Alors que les travaux sur le terrain ne sont pas finis, le vice Président du golf de Dieppe, Monsieur Bouchayeer, que nous connaissons bien et qui était venu jouer à Amiens, débarque un matin au Golf, s’entretient avec Victor Rodriguez qu’il avait pu voir à l’œuvre lors de sa précédente visite et lui fait signer un contrat sur le champ. Ensuite, il nous informe de ce qui venait de se passer. Il est exact que Victor n’avait pas de contrat avec le Golf d’Amiens en bonne et due forme. Cette erreur nous servira de leçon et ne sera pas renouvelée. Mais sur le moment nous avons été particulièrement choqués par la désinvolture de notre visiteur. Quoiqu’il en soit, il nous faut faire de nouvelles démarches, de nouvelles recherches pour trouver le type de professionnel dont nous avons besoin à Amiens. Nous avons un petit club, et le faible nombre de membres ne permet pas de faire vivre deux professionnels : Un professeur et un greenkeeper. Enfin, grâce à Henri Mouguiart que nous rencontrons au Lys Chantilly et qui était pro à Amiens avant guerre, nous prenons contact avec Louis Pega, originaire d’Anglet. Il travaille à Chiberta où il assiste le professeur local et a de bonnes connaissances de greenkeeping. Louis comprend l’urgence de nos besoins et il arrive très rapidement à Amiens avec son épouse Jeanne et ses deux enfants, Jean Louis et Francine. Nous sommes vite rassurés par les compétences de Louis Pega, en plus du travail avec nos ouvriers, conseille utilement ceux de l’entreprise Boidin. Le travail des greens avance vite : Décaissement d’une bonne épaisseur de terre et de craie (surtout de craie), petite sous couche d’argile pour retenir un peu l’humidité, couche épaisse intermédiaire de mâchefer et de graviers, couverture de terre arable enrichie de tourbe, de sable, et semis. Durant 20 ans, Louis Pega entretient notre parcours, au mieux de nos possibilités financières, hélas trop souvent réduites. Il se révélera en outre un bon et sympathique professeur. Au milieu de toutes ces préoccupations, un incident cocasse. Notre propriétaire, le Prince Caraman-Chimay se plaint à André Cosserat des dégradations qui auraient été causées par des enfants de membres dans les bois qui séparent notre terrain à la route Amiens Querrieu. Il est bien possible que nos enfants, dont la turbulence est certainement l’indice d’une excellente santé, aient pu commettre quelques péchés dans ce bois. Il est bien entendu préférable de les exhorter à ne pas s’y rendre, mais nous faisons remarquer malicieusement à son propriétaire et à ses gardes assermentés que la circulation des touristes de passage, chercheurs de muguets et conteurs de fleurette paraît, jusqu’à nouvel ordre, avoir été laissée totalement libre !Chapitre 3
Les travaux prennent du retard, l’arrière saison 1957 a été particulièrement pluvieuse, ce qui est fréquent en Picardie. Ce ne sera donc qu’à la fin de l’été 1958 que nous pourrons utiliser les nouveaux greens. L’ardeur de Louis Pega et de son équipe est remarquable et enthousiasme les membres qui apprécient à leur juste valeur les nouveaux greens par rapport aux anciens. Par contre, pour les bunkers rien ne change et le sable continue à disparaître aussi rapidement. Ce sera d’ailleurs toujours un problème pour les responsables du terrain.
Nous avons enfin un tracteur neuf et sa remorque fournis à d’excellentes conditions par Robert Gueudet. Et la sécheresse de l’été 1959 a pu être combattue grâce aux tourniquets distribuant l’eau sur les greens qui continuent à pitcher. Mais quel travail pour le greenkeeper ! Car il faut les mettre en service avant l’aube et les changer plusieurs fois de place au cours du petit matin. Malgré nos modestes moyens, nous pouvons maintenant recevoir dignement les clubs qui nous ont tous reçus : Valenciennes, Rouen, Lys Chantilly, Dieppe dont le Président est maintenant Jean Marc Delarue, frère de Pierre Delarue. Une équipe d’amis de Chantilly, à l’instigation de Michel Dian vient à Amiens. Elle comprend le Président de la Fédération Française de Golf, Jacques Leglise, grand honneur pour notre club. La Coupe du Président, organisée par André et Guy Cosserat a de plus en plus de succès, et en 1960, elle figure sur la liste des épreuves patronnées par la Fédération. L’animation est grande lors des compétitions et le Capitaine des jeux, René Alexandre déploie tout son talent pour une parfaite organisation. Nous avons d’ailleurs à Amiens une formule qui a un très grand succès auprès des membres des clubs qui nous rendent visite. Un golf de 9 trous sur lequel on joue une compétition de 18 trous ne peut accepter qu’un nombre de joueurs limité : Au bout du premier parcours de 9 trous, on se télescope sur les joueurs qui ne sont pas encore partis. Aussi introduisons nous une période tampon avec déjeuner obligatoire avant de pouvoir repartir. La formule se révèle très conviviale et nous a permis d’accepter jusqu’à 110 compétiteurs. Et puis, les dames non joueuses se dévouent avec brio pour aider madame Péga. Pour couronner le tout, Robert Duc au passage enregistrait les paris pour supputer le nom du vainqueur. On a pu constater que, selon le comportement des joueurs, le vin rouge (ou son absence) pouvait avoir des résultats parfaitement contradictoires sur le score des derniers 9 trous. 10 années se sont écoulées depuis la nouvelle naissance du Golf d’Amiens. Les quelques amis qui avaient entrepris de convaincre des personnes, n’ayant pour la plupart du temps jamais touché une canne de golf, de pratiquer ce noble sport ont réussi. Oh !restons modestes, le club ne compte que 150 membres, plus les enfants dont certains commencent à jouer, soit 106 joueurs. Le budget est donc très serré et difficile à boucler, et le trésorier doit jongler avec un déficit toujours redouté mais cependant peu coûteux. Notre organisation est désormais bicéphale : Un trésorier, en la personne de Pierre Bernard qui a remplacé Charles Henri Bignon, est chargé de faire rentrer les cotisations (rôle parfois difficile), et l’autre tient le grand livre des dépenses et règle les assemblées, c’est Jean Clément. Quand au secrétariat courant, il est pour la plupart du temps assuré par le vice Président toujours actif, Jacques Dian. Mais le résultat est là. Le Club tourne. Après l’apport initial, irremplaçable des fondateurs, il a fallu trouver d’autres ressources. Les dommages de guerre permirent la construction des 9 trous et l’arrosage des greens. Et c’est maintenant l’époque de la gestion avec les moyens du bord. Mais il est de fait que nous avons maintenant un « vrai » 9 trous, avec de « vrais » greens et un « vrai » Club House, plutôt du genre spartiate certes, mais qui favorise la camaraderie avec par exemple la pratique de la table d’hôte ou les nouveaux membres lient plus facilement connaissance avec les anciens. Et cependant, déjà, certains membres voudraient quelques trous supplémentaires et d’autres un club house plus grand et plus confortable. Mais le montant des cotisations est bien trop faible pour entreprendre de tels projets. Et nous nous contentons d’améliorations, telles que des douches dans les vestiaires, des poêles à mazout, l’aménagement d’une pièce pour les enfants. Ou encore à la fin de 1962, grâce au concours de l’un de nos membres, Michel Fribourg, ingénieur des ponts et chaussées, le remplacement du chemin d’accès caillouteux et raviné, par une chaussée certes étroite, mais légèrement goudronnée. Tous les ans quelques membres s’en vont, la plupart du temps pour raisons professionnelles, mais d’autres arrivent, grâce pour une part à la mise en service d’importantes usines dans la zone industrielle : Dunlop, Ferodo, Honeywell et Goodyear. Il y a là des ingénieurs Américains, mais aussi Anglais, Canadiens, Néo-zélandais, Hollandais, et plus tard Japonais avec l’usine Eurolysine. Quelques personnalités ont laissé des souvenirs dans nos mémoires. Ainsi le sympathique Jack Woodliff et son épouse Jackie. Il venait des Philippines où il avait dirigé une usine Goodyear, et avait la particularité, suite à une blessure de guerre, de chausser du 47 au pied droit et du 40 au pied gauche. Il partageait volontiers sur le parcours sa topette de whisky ou de vodka, ce qui ne l’empêchait pas de jouer 8 de handicap. Quand au Canadien, directeur de l’usine Goodyear, d’une grande stature, il arrivait régulièrement au club en disant (avec l’accent) « Mme Péga, pour me donner du courage, une petite cognac » et après la partie selon son issue « je suis triste, j’ai perdu une petite cognac pour le réconfort » ou « j’ai gagné ….. ». L’arrivée de ces grandes usines avait été un évènement de grande importance, car pour la main- d’œuvre elles venaient pallier les fermetures des usines textiles et des ateliers de confection. Le président de la chambre de commerce et d’industrie, Roger Dumoulin, avait été le grand artisan de ce renouveau en initiant la zone industrielle nord. Mais il n’avait pas pour autant été convaincu de l’opportunité d’avoir un golf à Amiens. Cependant, lorsque Goodyear laissa entendre que le site d’Amiens avait été en partie préféré à celui de Béthune en raison de la présence d’un golf, il vint très sportivement faire amende honorable en prenant une cotisation non- joueur dans notre club. A la suite de l’assemblée Générale du 3 février 1963, le Comité se trouve modifié. Le Président André Cosserat est nommé Président d’Honneur , conservant les relations avec notre propriétaire, le Vice- Président « actif », Jacques Dian, devient Président (non moins actif !), Jean Clément reste Secrétaire, Pierre Bernard Trésorier, et Jacques Herdhebaut Président de la Commission Sportive. Les autres membres du Comité sont Alexandre Roué, capitaines des jeux, Charles- Henri Bignon, Pierre Delarue, Michel Dian, Robert Duc, Robert Gueudet, René Ibled et Pierre Maeght. Entrent à la Commission Sportive, Daniel Delaroière et Paul Robilliard. Par contre Pierre Maeght qui n’habite plus Amiens, nous remet sa démission du Comité à notre plus grand regret, mais reste membre de notre club. Enfin Jacqueline Robilliard accepte la difficile fonction de déléguée aux jeunes. Il y a les plus petits que l’on retrouve un peu partout et surtout là où ils ne devraient pas se trouver malgré la vigilance de Mme Péga. Et il y a les plus grands à qui on doit apprendre le golf, mais qu’il faut encadrer et n’envoyer sur le terrain qu’avec l’avis conforme du professeur. Vaste problème, mais dès le départ les cours collectifs du dimanche ont un franc succès. Un événement particulièrement ennuyeux eut lieu au printemps : un beau matin, nous avons trouvé la porte du local où sont entreposés les chariots et les sacs de golf, fracturée et 4 sacs complets avaient disparu. Or à la même époque, 6 autres clubs Français, 3 clubs Belges et quelques clubs Anglais, ont été victimes de la même mésaventure. Il s’agissait d’une bande organisée pour le vol et la dispersion du matériel dans les pays anglo-saxons. La Fédération s’est préoccupée du problème et a fixé la doctrine : le dépôt d’affaires individuelles, clubs ou vêtements dans l’enceinte d’un club de golf, est un dépôt libre pour la disparition duquel le club ne saurait être tenu responsable. Il appartient aux membres de s’assurer personnellement .Cependant dans notre cas, notre club a voulu manifester la sympathie collective à l’égard des victimes et a décidé de participer sous forme d’une diminution de cotisation de 1000 francs étalée sur 2 années. Le Président d’Honneur a obtenu de nos propriétaires une prolongation de bail jusqu’au 1er octobre 1996 à des conditions très avantageuses : loyer de 100 quintaux de blé et paiement par l’Association des Impôts fonciers et taxes relatifs au terrain et bien entendu reconduction du droit de chasse. Pour la 1ère fois, c’est Jacques Dian qui organise la Coupe du Président, précédé d’un dîner où figuraient de nombreux amis venus du Nord et de Paris. La compétition du lendemain est très disputée, mais on est en novembre, et à l’avenir, il voudrait mieux la faire au printemps. Nous renouvelons les journées « plantations « dont le rendement est nettement amélioré depuis que Yves D’Alcantara nous prête une tarière. Pour percer la craie, c’est quand même plus rapide et plus facile que le maniement de la pioche !!Mais certaines actions ne peuvent pas relever de la seule activité jardinière de nos membres. Ainsi le magnifique sapin qui se trouvait près du trou n° 8 (actuel n° 10) dépérissait et les experts lui donnaient 5 à 10 ans d’existence. O n a donc choisi en pépinière, un pin noir de bonne taille qui est toujours en place en 2009, et qui garde son caractère à l’approche de ce green. Le paysage environnant le parcours change peu à peu grâce à tous ces efforts, mais on sait qu’il faudra avoir la patience d’attendre longtemps pour véritablement percevoir le changement. L’atmosphère de ces journées- plantation est toujours très gaie et le repas qui rassemble les apprentis forestiers plutôt animé. Les animateurs de ces travaux ont été successivement Jean-François Pernaut et Yves D’Alcantara, puis Michel Van Poperinghe et Bernard Frison. Dans le club, le bridge prend de plus en plus d’importance, au point d’être obligé d’augmenter le nombre de tables et de chaises. Des tournois par paires sont organisés par Robert Duc et Jean Duroisel. En 1967 est disputée pour la 1ère fois la Coupe de la ville d’Amiens. Le maire d’Amiens, Maurice Vast accompagné d’un certain nombre de personnalités est présent à la remise des prix, et nous avons obtenu que l’O.R.T.F. (dénomination de l’époque) profite de cette occasion pour faire un reportage télévisé sur le golf. Par ailleurs, nous apprenons en fin d’année que le sport du golf pourra désormais être inscrit en option au programme des étudiants amiénois dans le cadre de l’éducation physique et des sports universitaires. Petit à petit, notre sport tend à prendre droit de cité, mais que de réticences encore ! Nous avons entendu dire que notre propriétaire aurait l’intention de faire couper les arbres du bois qui sépare notre terrain de la route de Querrieu. De ce fait, nous voudrions nous porter acquéreurs de ce bois mais il parait que cela n’est pas envisageable. Nous savions cependant que la Princesse de Camaran- Chimay était passionnée par les problèmes de la nature et qu’elle avait écrit des livres sur ce sujet. Aussi avons-nous plaidé notre cause auprès d’elle avec ardeur, et en fin d’année la bonne nouvelle est arrivée sous la forme d’une lettre où la Princesse nous écrivait qu’elle renonçait à son projet de coupe car nous avions « trouvé d’irrésistibles accents pour défendre ces arbres et ce paysage ». Pour sauvegarder le bâtiment du Club House il faut envisager d’importants travaux conservatoires. La prolongation du bail pour 30 années nous permet de les entreprendre mais cela nous pose de réels problèmes financiers, même en faisant exécuter les travaux par tranche annuelles. Pour fixer les idées, en 1967 le nombre de membres joueurs payants est de 152 auquel il faut ajouter quelques enfants de membres qui jouent gratuitement et 35 non- joueurs. Le budget de l’association est de 61.000 francs dont 53.000 francs de cotisations. Le budget est bénéficiaire, mais ne permet pas d’effectuer rapidement des travaux qualifiés d’exceptionnels puisqu’ils se montent à plus d’une année de cotisations. De ce fait, on explore différentes pistes de financement = augmentation des cotisations, paiement d’une redevance pour les casiers- vestiaires, création d’un droit d’entrée, emprunt, subvention….En attendant une décision globale, il faut absolument refaire complètement la toiture, ce qui met nos comptes en déficit de 10.000 francs. Une augmentation de 10% des cotisations est votée pour entamer une 2ème tranche, essentiellement consacrée au logement de Mr et Mme Péga. Quant à la 3ème tranche qui concerne les vestiaires, les sanitaires et la peinture extérieure, elle devra attendre un peu. Finalement, au début de 1970, le déficit n’est que de 3000 francs, sans concours extérieur. Et il est proposé plusieurs mesures destinées à favoriser le recrutement = abattement de 20 % sur la cotisation de la 1ère année, offre aux nouveaux inscrits de 10 tickets de leçons gratuites, mise à la disposition de sacs et clubs pendant la période d’initiation, cours collectifs gratuits pour les jeunes débutants afin qu’ils démarrent avec de bons principes et prennent goût à la pratique de notre sport. Cette importante action promotionnelle vise à combattre l’opinion couramment exprimée par les médias que le golf est un sport cher, snob et fermé, ce qui n’est pas vrai bien sûr… surtout au golf d’Amiens. Nous espérons obtenir une augmentation substantielle du nombre de nos membres pour mieux équilibrer nos finances et permettre éventuellement un développement futur. Oh si on pouvait avoir un 18 trous, mais pour le moment ce n’est qu’un rêve. L’assemblée du 28 janvier 1973 s’ouvre dans la tristesse : René Alexandre, Président de la Commission Sportive et capitaine des jeux depuis de nombreuses années, est décédé la veille de l’Assemblée. Sa gentillesse naturelle n’avait d’égale que la constance de son dévouement, et il était vraiment l’ami de tous les membres. Quelques mois auparavant, nous avions appris la disparition de notre Président d’Honneur André Cosserat qui avait présidé aux destinées de notre club avec un style et une distinction qui n’appartenaient qu’à lui, tant avant la guerre, que pendant les premières années de la renaissance du golf d’Amiens. A la suite de ces disparitions, le Comité est remanié. Jacques Herdhebaut est nommé Vice- Président, Robert Duc Président de la Commission Sportive et capitaine des jeux et J. Claude Gueudet devient Trésorier adjoint. L’activité de notre club s’avère excellente. La politique d’ouverture porte ses fruits et nous atteignons le chiffre de 181 membres joueurs, auxquels s’ajoute un contingent exceptionnel de 45 étudiants et 40 membres non- joueurs. De ce fait les cotisations sont supérieures aux prévisions et les travaux en suspens peuvent être exécutés : réfection en « dur » de la cloison extérieure ouest du baraquement, chauffage au propane, réaménagement des vestiaires et création de nouveaux casiers, sol en béton recouvert de tapis dans les vestiaires, remplacement de la pompe à eau trop souvent en panne, nouvelle tondeuse, et enfin aménagement d’un practice au- delà du parking (emplacement actuel) La Fédération Française de golf réunit 120 clubs dont une vingtaine de 9 trous et compte 25000 licenciés, contre 5000 quinze ans plus tôt. Jacques Dian est nommé au Comité de la Fédération pour représenter les golfs de 9 trous. Les initiatives prises un peu partout en France, la création de nouveaux terrains, provoquant des déplacements plus fréquents des joueurs. Les rencontres entre clubs se multiplient et favorisent de nouvelles ambitions sportives. Le golf d’Amiens est très naturellement lui aussi touché par ces transformations. Il envoie des représentants dans les divers championnats, individuels comme la finale nationale de la Coupe Air France, ou le Critérium, championnat de France 2ème série, gagné tous deux par Janine Dian, ou par équipes à la Coupe Saint- Sauveur, considéré comme le championnat de France 3ème série. Cette compétition commence par des éliminatoires régionales, et Amiens se heurte aux redoutables équipes nordistes, dont en particulier celle de Lille, Le Sart dont tous les membres ont le chiffre limite basse 11 alors que les représentants d’Amiens ont entre 11 et 18. Mais nous progressons d’année en année jusqu’à n’être plus battus que 5 à 4. C’est quand même plus honorable ! Le nombre de joueurs en compétition augmente régulièrement, et lors des compétitions les plus importantes, telle la Coupe du Président, notre 9 trous est en saturation. Si bien que l’on songe sérieusement à l’extension du parcours. Mais comment y parvenir ? De nombreux problèmes n’ont même pas d’amorces de solution. Le plan fourni par Mackenzie Ross en 1956 n’avait envisagé qu’un 9 trous sans extension et pour placer 18 trous sur le terrain, il faudrait prendre contact avec un architecte de golf. Le 9 trous n’occupe pas complètement les 47 hectares loués. Il reste quelques friches importantes et quelques hectares cultivés avec notre accord par notre ami Marcel Van de Kerkhove. Tout cela suffirait-il, et comment raccorder les nouveaux trous éventuels à ceux existant ? Sinon quelle superficie supplémentaire faudrait-il et ou les trouver ? L’alimentation en eau serait-elle suffisante ? Et combien tout cela coûterait-il ? Les pouvoirs publics commencent à prendre en compte de manière inattendue le phénomène golfique. Dans les collectivités, on considère un terrain de golf comme un poumon à proximité des villes. Pourrait-on obtenir une subvention là ou nous avions échoué jusqu’à présent ? Certes, l’augmentation continue du nombre de membres subviendra à une partie de nos besoins mais rien n’est absolument évident et il va falloir du courage pour se lancer dans l’opération…Comme il en avait fallu 25 ans plus tôt pour recréer le Golf d’Amiens.Chapitre 4
Nous avions donc la tête ailleurs quand nous avons reçu le 3 juillet 1974 la visite d’un inspecteur des impôts qui venait faire un contrôle fiscal. Il nous demande une foule de documents : Comptes de gestion, rapports annuels, renseignements sur les recettes de bar, repas, jeux, bridge et sur les dépenses, en particulier appointement des salariés, statut du professeur de golf, nature des dépenses de matériels et travaux des dernières années, mémoires des entrepreneurs, clauses du bail.
Aidés par Paul Griziaux, nous fournissons réponses et documents. Il reviendra en Septembre et s’estimera satisfait par nos réponses. Grâce à notre ami André Bleynie, Président des Golfs de Fontainebleau et de La Nivelle, nous faisons la connaissance d’un architecte de golf anglais, très sympathique et particulièrement réputé pour concevoir des golfs bien dessinés et économiques à l’entretien, ce qui est pour nous une qualité primordiale : Franck Penninck. Il vient nous voir en Juillet 1974 et mène les premières études qui nous permettraient de répondre en partie aux questions que nous nous posions. Nos 47 hectares, après récupération du terrain cultivé, pourraient suffire à la rigueur mais il serait préférable de disposer de quelques hectares supplémentaires. Après tractations, et avec l’aimable concours de Marcel Van de Kerkhove, notre propriétaire a fait l’opération que nous avions imaginé faire nous même et a racheté un terrain qui se trouvait à vendre le long de la route de Querrieu pour y transférer l’exploitant d’un terrain de 3 hectares environ jouxtant notre parcours (approximativement l’emplacement des n°7 et 8 actuels). Nous avons contribué à la transaction en réglant à l’exploitant les terres évaluées à 4 000 Francs de l’hectare. Approximativement, nous pensons qu’il faudra compter 100 000 à 150 000 Francs pour l’extension du système d’arrosage, 350 000 à 400 000 Francs pour les travaux : Défrichage, labours, hersage, roulage, semis, apport de terre pour combler les cratères de déminage, confection des greens avec apport de matériaux pour les soubassements, tout cela en faisant une bonne partie des travaux nous même, mais aussi en faisant appel à une entreprise pour les travaux que nous ne pourrons exécuter. Durant l’été, nous parcourons ce terrain avec Franck Penninck, munis chacun d’une longue perche à laquelle nous attachons nos mouchoirs, et nous essayons d’imaginer les différents trous par-dessus les arbustes et les épineux et de savoir s’il se révèle des obstacles et quels arbres nous pourrions garder. Franck est réellement sympathique et plutôt jovial. Après un long tour sur le terrain et l’échange de vue sur les différentes possibilités et les travaux qui s’en suivaient, il arrivait chez les Dian pour dîner avec l’inévitable petite bouteille de Whisky dans sa petite valise. Il aime manifestement notre ville et le projet de golf lui plait. Il ne manque pas d’anecdotes sur les nombreuses réalisations qu’il a mené tant en Europe, qu’en Asie ou en Afrique du Sud. Le lendemain matin, il repartait très tôt lesté de Champagne qu’il préfère au Whisky. A la suite de ces visites, nous disposons en 1975 d’un projet complet de Golf de 18 trous qui mesurera environ 6100 mètres et aura un SSS de 72 selon les nouvelles normes de parcours établies par la Fédération. L’assemblée générale du Club le 18 janvier 1976 prend la décision définitive de l’exécution de l’extension. La recherche de moyens de financement a occupé la plus grande partie de l’assemblée et abouti à d’importantes décisions : Le coût global se monte à près de 500 000 Francs dont 57 000 ont été dépensés en 1975, 360 000 en 1976 réglés à hauteurs de 320 000 Francs et 70 000 représentent les travaux à terminer en 1977. En 1975, la dépense a été réglée sur les disponibilités dégagées par le budget ordinaire. En 1976, nous disposons du nouveau « droit d’entrée » décidé par l’assemblée (droit de 1000 Francs, donc relativement modique, mais réglé par tous ancien et nouveaux membres) et qui a produit 120 000 Francs. Selon une autre décision, les membres qui le peuvent font une avance de 5 000 Francs, remboursables en 10 ans par une diminution correspondante de la cotisation. Cette avance produit 135 000 Francs. Par ailleurs, nous avons obtenu de la Fédération Française de Golf un prêt exceptionnel de 30 000 Francs sans intérêts remboursable en 5 ans. Grâce à l’aide de Paul Robillard nous avons pu contracter auprès de la Caisse d’Epargne un prêt de 100 000 Francs sur 10 ans au taux de 9.75%. Enfin, la Région Picardie nous a accordé une subvention de 25 000 Francs pour achat des matériels supplémentaires dont une tondeuse à greens autoportée. Il reste un différentiel de près de 50 000 Francs qu’il faudra trouver pour mener les travaux à bonne fin. Il nous faudrait recruter 20 à 30 membres nouveaux dès 1977 pour couvrir les dépenses normales plus les annuités d’emprunts. Tous les membres du Club doivent s’impliquer dans la solution de nos problèmes et c’est pourquoi le comité propose quelques réformes pour faciliter l’inscription de nouveaux membres : D’abord pour les cotisations, l’âge scolaire est fixé arbitrairement jusqu’à 18 ans, avec gratuité pour les enfants de membres et très faible cotisation pour les autres. Cotisation modeste pour la catégorie appelée « étudiants » qui va de 18 à 25 ans. Ensuite de 25 à 30 ans demi tarif. Enfin, condition de faveur pour les nouveaux inscrits. Avec l’apport indispensable de nouveaux membres, le club va profondément évoluer. Pour accompagner ce changement, il nous faut de nouvelles structures. Les membres du comité n’ont aucunement démérité, au contraire ils méritent d’être remerciés pour tout ce qu’ils ont fait au cours des années passées. Mais nous avons pensé que le plus simple était de présenter en bloc la démission des membres en exercice du comité pour repartir avec de nouvelles structures plus participatives et plus représentatives de l’ensemble des membres. L’assemblée décide d’élire un Président, un secrétaire et un trésorier, respectivement Jacques Dian, Jean Clément et Jean Claude Gueudet. Les 6 autres membres ne seront plus présents « intuitu personae » mais comme mandataires de la commission à laquelle ils appartiennent. Cinq commissions : Promotion et recrutement, accueil et animation, technique (terrain et bâtiment), contrôle financier, et sportive. Chacune envoie un représentant (président ou autre) au comité, sauf la sportive qui en envoie deux. Elles sont présidées respectivement par Guy Grillot, Colette Van den Herreneghe, Jean François Pernaut, Paul Griziaux et Philippe Chretien, assisté de Jérôme Clément. Ces commissions travaillent librement sur les sujets dont elles sont responsables, font rapport au comité et sont donc au courant des problèmes traités par les autres. Le succès de la nouvelle formule est rapidement évident. 48 personnes sont impliquées à des titres divers dans la gestion du club et 44 nouveaux membres se sont inscrits dès la première année de fonctionnement alors qu’une dizaine d’anciens sont partis comme à l’accoutumée. C’est le moment que choisissent l’administration des finances et le parlement pour voter une taxe exceptionnelle de 2% qui frappe les français dont la base taxable excède 50 000 Francs et qui possèdent au moins 3 signes extérieurs de richesse. Pèle méle figurent parmi ceux-ci les bateaux de plaisance, les voitures de plus de 16CV, les résidences secondaires, les domestiques, les chevaux de selle, la participation dans une chasse et enfin l’abonnement dans un club de golf. Les efforts de Pierre Etienne Guyot, Président de la Fédération aboutissent : Les cotisations sont exonérées dès l’années suivante, mais reste taxée la possession d’actions de clubs. Pendant ce temps les travaux sont menés de bon train. Dès Avril 1976, scropes, bulldozer et pelle excavatrice sont là pour modeler le terrain. Les semis de gazon sont faits en Mai et Juin, mais l’été est marqué d’une sécheresse exceptionnelle et complique le travail de Louis Péga de son équipe et de l’entreprise Boidin. Mais heureusement, Septembre est pluvieux et le gazon repart. Deux anciens greens ont dû être modifiés, étant abordés d’une façon différente : les anciens 5 et 9 deviennent les nouveaux 5 et 13. Hélas, arrivé à l’âge de 65 ans, Louis Pégà a décidé de prendre sa retraite dans son cher pays basque. Il aura été l’artisan principal des deux transformations considérables de notre terrain à son arrivée en 1957 pour parfaire les 9 trous de Mackenzie Ross et en 1976-1977 pour construire le 18 trous de Franck Penninck. Nous lui avons fait nos adieux officiels ainsi qu’à sa famille le 28 juin à l’initiative de la commission d’animation lors d’un méchoui monstre qui réunit 150 membres, un record ! Il nous quitte le 20 juin 1977 et nous perdons par la même occasion l’aimable Madame Péga, adorée des enfants et aussi des adultes pour son inépuisable gentillesse, sa disponibilité sans faille et ses repas savoureux qu’elle a eu le mérite de concocter dans des lieux qui n’étaient guère adaptée pour réaliser de la bonne cuisine pour de nombreux convives souvent exigeants. Adieu la piperade au poulet basquaise et la célèbre mousse au chocolat ! Le même jour arrivent Monsieur et Madame Mairesse. C’est un ancien agriculteur et il se met rapidement au travail. Nous lui faisons suivre deux stages à l’institut national des sports et au golf de Saint Cloud dans le cadre de la formation continue et il est rapidement passionné par sa nouvelle activité. Madame Mairesse tient le Club House mais il y a un problème dans la confection de repas. Le 1er Septembre 1977 arrive notre nouveau professeur, Claude Dugué, un breton jeune et extrêmement gentil avec les enfants. Il conquiert rapidement les membres, il est à temps complet et son carnet de rendez vous se remplit rapidement. Du fait de sa présence permanente nous pouvons lancer différentes opérations promotionnelles dont une en direction des milieux scolaires. C’est un problème difficile à résoudre, car il nous faut des autorisations administratives. Nous avons obtenu que nous soit conféré « l’agrément » par le ministère de la jeunesse et des sports. Mais il nous faut également obtenir du ministère de l’éducation nationale « l’habilitation » qui nous sera signifiée en 1979. Il faudra alors passer des conventions, prévoyant mesures de sécurité et assurance avec chacun des établissements visés. C’est tout simple ! En mars 1978, séance de cinéma au Crédit Agricole suivie par 250 personnes dont un tiers ignore tout du golf. En mai, conférence de presse avec déjeuner et initiation des journalistes sous l’œil de la télévision. Cela nous vaudra plusieurs articles et un reportage télévisé. Et le 10 juin 1978, journées « portes ouvertes » qui coïncide avec l’inauguration officielle de notre parcours par Pierre Etienne Guyot, Président de la Fédération Française de Golf. Le matin, initiation et conseils par 4 professeurs, l’après midi, match exibition qui oppose les professeurs d’Amiens Claude Dugué et Louis Péga (que nous avons fait revenir à Amiens pour l’occasion) à deux autres professionnels, André Miura et Daniel Dugué, avec explications et commentaires par Robert Berthet. Gros succès, plus de 600 personnes, selon les gendarmes, sont venus au golf d’Amiens au cours de cette journée. L’année 1979 sera une année importante sur le plan sportif pour notre club. C’est la 2ème année de notre 18 trous et respectant sa promesse, Hervé Frayssineau, directeur sportif de la Fédération, a attribué à notre club l’organisation de l’une des 4 éliminatoires de la Coupe Saint Sauveur. Cela veut dire 4 jours d’usage intensif pour notre nouveau terrain, mais aussi un travail considérable de préparation et d’entretien avant et pendant l’épreuve pour Monsieur Mairesse et ses ouvriers et d’organisation pour la commission sportive dans laquelle Jean Marc Weisenburger a remplacé pour un an Philippe Chrétien. Heureusement les bénévoles sont nombreux parmi nos 223 membres adultes, 30 étudiants, 34 scolaires et 61 non joueurs. Quinze équipes disputent cette éliminatoire nationale moitié nord à la fin du mois de mai. L’équipe Amiénoise était composée de Jean Philippe Bougeois, Philippe Chrétien, Jérôme Clément, Jean Michel Dian, Dominique Dubois, Stéphane Duc et Jean François Routier. Grâce à l’entraînement sérieux de Claude Du gué la forme était au rendez vous et Amiens battait successivement l’équipe de Brigode, Hardelot et le Sart, vainqueur l’année précédente. Le week end suivant, à Chantilly, notre équipe parvient en finale nationale, mais devait s’incliner de peu devant le Prieuré. Un bonheur venant rarement seul, outre cette place de finaliste de la Coupe Saint Sauveur, nos équipiers se voyaient attribuer par la firme Slazenger et Golf Européen le Trophée de l’étiquette et recevait un magnifique cadeau : Un déplacement de tous les équipiers d’Amiens, tous frais payés, en Angleterre à Lytham-Saint Annes pour assister au plus grand événement golfique de l’année : Le british Open. Merveilleuse aventure, mais il ne faudrait pas oublier les à-côtés de ce type d’épreuve. Les équipiers des 15 clubs venus à Amiens étaient accompagnés de leurs épouses et de leurs amis qui tiraient leurs chariots et les encourageaient. Il a fallu s’occuper de tout ce monde, les canaliser, les nourrir malgré l’exiguïté de nos installations et de nos difficultés en matière de restauration. Le Président Guyot avait noté lors de sa venue l’excellente atmosphère de camaraderie et de coopération qui régnait dans le Club. Cette fois encore, nos visiteurs n’ont pas tari d’éloges sur l’ambiance amicale et décontractée et « les petites Dames d’Amiens » qui organisaient les buffets et le service ont suscité envie et admiration. Certains ont été jusqu’à leur proposer des stages dans leurs clubs ou de nous envoyer leurs épouses pour une formation accélérée ! Cette admiration a été la juste récompense de leurs efforts. Nous avons eu à peu près au même moment à déplorer le décès d’un très ancien membre de notre comité, René Ibled, de Mondicourt, qui depuis 1950 nous avait toujours apporté une aide discrète et efficace, ainsi que de la propriétaire de notre terrain Jacqueline de Caraman Chimay. C’est une grande Dame dont les préoccupations avaient toujours été centrées sur la nature et l’environnement. Quelques nouvelles concernant certains de nos membres. Jean Clément a été victime d’un grave accident lors de l’effondrement d’une tribune dans une manifestation sportive et ne pourra plus jouer au golf, mais il se rétablit et tient à continuer à assurer son rôle de secrétaire du club. Jean Marc Weisenburger, qui avait accepté la Présidence de la Commission sportive pour une année a passé le flambeau à Yves d’Alcantara. Jacques Dian qui était entré au comité de la Fédération quelques années auparavant pour représenter les golfs de 9 trous a été choisi par le nouveau Président Claude Roger Cartier pour occuper le poste de trésorier de la Fédération. En fin notre greenkeeper, Monsieur Mairesse, a subi une grave opération qui le tiendra éloigné quelque temps, et les possibilités de son épouse s’en sont ressenties. Il faut pallier à son absence et certains n’hésitent pas à apporter leur concours bénévole : Yves d’Alcantara change les emplacements de drapeau sur les greens, Claude Dugué participe à a tonte des greens, Edouard Vagniez fournit un engin pour terminer la confection de quelques bunkers supplémentaires. Mais d’autres grognent et déplorent nos insuffisances. Elles sont réelles certes, que ce soit dans le Club House ou sur le terrain. Il faut bien fermer les greens lors des gelées, nous ne sommes pas au bord de la mer et le terrain n’a pas les caractéristiques d’un terrain sablonneux. Cependant, il n’est ni correct, ni sportif de faire en sorte que nos problèmes soient gonflés au point de paraître totalement insoluble, et cette attitude est écoeurante pour les bénévoles qui se dévouent pour notre collectivité. Toutefois, la politique affirmée depuis maintenant près de 30 ans a été maintenue dans son esprit : nous ne voulons pas d’un club fermé, nous voulons un club qui encourage les sportifs mais préserve le côté loisirs, nous voulons faire une place de choix aux jeunes parce qu’ils sont l’avenir du Club, nous voulons enfin une cotisation aussi peu chère que possible. Nous avons des difficultés passagères, elles sont comprises en assemblée qui vote pour une fois une augmentation de cotisation supérieure à l’inflation ainsi qu’une rallonge exceptionnelle de 600 Francs. Lors de l’assemblée suivante, Philippe Descombes fait part des initiatives prises pour augmenter le nombre de nouveaux membres : journée « portes ouvertes » en avril 1981, dépliant de la Fédération Française agrémenté d’un texte de Hugues De Herrypon, conférence de presse télévisée, expérience de stages réservés aux professeurs d’éducation physique, mais les résultats ne sont pas probants. Monsieur Mairesse a été mis en invalidité et nous avons du négocier son départ ainsi que celui de son épouse. Par chance, nous avons pu rencontrer un jeune couple, Monsieur et madame Régis Boulanger. Régis a travaillé au Golf de Brigode et s’est occupé ensuite d’espaces verts dans un collège dans le Nord. Il arrive dans une période difficile car nous n’avons plus que deux ouvriers, mais nous serons vite rassurés sur la qualité de son travail et son ardeur digne d’éloges. Son épouse est une hôtesse avenante pour notre club, mais elle attend un heureux événement et nous devons chercher quelqu’un pour tenir le Club House. L’organisation de la vie du Club mise en place en 1977 a fort bien fonctionné, mais elle commence à s’émousser, on va donc la retoucher. Les deux commissions Promotion Recrutement et Accueil- Animation sont fusionnées pour former la « Commission du Club » et il est décidé que toutes les commissions, sauf la commission de contrôle enverront deux délégués au comité. L’assemblée désigne immédiatement les responsables, Yves Carlier prend la présidence de la Commission Club, assisté de Colette Van dent Herreweghe, Jean François Pernaut assisté de Jean Claude Dacher pour la commission technique, François Gourlet assisté de Dominique Dubois pour la commission sportive. Enfin, Yves d’Alcantara est élu vice Président et Alain Pernet est adjoint au trésorier, Jean Claude Gueudet. Dans cette ambiance réformatrice, l’assemblée décide, sur un amendement de supprimer le droit d’entrée à date du 1er Janvier 1982, au motif que cela devait faciliter la venue de nouveaux membres. 1982, c’est également l’année du lancement d’une plaquette illustrée sur le Golf d’Amiens. De nombreux « essais promotion », une soixantaine, sont pris qui, nous l’espérons, se transformeront en adhésion définitive. 1982, c’est aussi le départ de Claude Dugué qui préfère travailler désormais sous le soleil du midi, et arrive son successeur Bruno Dachicourt, dont le père est directeur du Golf du Touquet. Nos membres apprécient vivement son comportement et se décident à prendre de nouveau des leçons ce qui ne manque pas de les faire progresser. Comme prévu, Madame Boulanger doit arrêter son travail au mois de mai et Yves Carlier porte son choix, après chaudes recommandations, sur un ancien gendarme, Monsieur Skoric et son épouse. Nous n’aurions jamais pu imaginer qu’il faille moins d’un an plus tard nous séparer de ce ménage qui nous a ainsi causé de réels et graves préjudices financiers. Une dame de bonne volonté, Madame Lodens accepte de les remplacer pour les mois d’été. Chantal Trouvelot qui a succédé à Yves Carlier doit revoir la gestion des activités intérieures du club en fonction de ces nouvelles conditions de fonctionnement, d’autant que nous avons plusieurs compétitions d’envergure, un Pro Am parrainé par Rochas, la Coupe de France des associations coopératives, gagnée par Eric Peugeot et l’équipe éponyme et les tests matchs des futurs professionnels qui durent quatre jours, sans compter leur entraînement préalable. Le problème du renouvellement plus fréquent des matériels consacrés à l’entretien du terrain s’impose à nous, du fait du montant excessif des réparations. Grâce aux bons conseils de Pierre Claisse et de Pierre Classen, la voie des subventions pour acquisition de matériels agricoles s’ouvre à nous. Mais, bien entendu, les dossiers à présenter au Conseil Général de la Somme doivent être bien bordés. Le hangar pour l’abri du matériel est enfin terminé et les dalles de béton revêtues de tapis de jeu ont été installées au terrain de practice. Sur le terrain, l’équipe de Régis Boulanger fait merveille. Grâce à l’épandage de scories potassiques, engrais peu coûteux et à effet prolongé, l’herbe pousse dru et on envisagera bientôt de ne plus placer la balle. Mais la face cachée de cette évolution tant attendue c’est qu’il faut tondre les gazons inlassablement, et J. François Pernaut et Michel Vanpoperinghe suppléent parfois nos ouvriers au volant des tondeuses de parcours. Enfin il a fallu attendre de longues semaines un temps sec et doux pour pouvoir appliquer le traitement contre les pâquerettes. Pour démultiplier son action dans les Provinces, la Fédération de golf crée des Ligues Régionales. Celle de la Région Nord (qui comprend les Régions Administratives Nord- Pas de Calais et Picardie) est présidée par Lucien Heyndrickx, ancien Président du golf de Bondues, et Jacques Dian en est le Délégué auprès des Directions de la Jeunesse et des Sports de Picardie et de la Somme.Chapitre 5
La nouvelle d’un événement auquel nous n’avions jamais pensé surgit soudain. Les héritiers de notre ancienne Propriétaire la Princesse de Caraman- Chimay manifestent l’intention de vendre le Domaine d’Allonville qui s’étend sur 2000 hectares et au sein duquel se trouve notre terrain. Par un curieux et sympathique hasard, le mandataire délégué par la banque chargée des négociations, se trouve être Dominique Dacher, frère de J. Claude Dacher.
Il nous fait savoir que ses mandants considèrent notre terrain comme terrain d’agrément et que de ce fait ils entendent le vendre largement plus cher que les terrains à usage agricole. Nous rétorquons qu’à l’origine en 1925, et de nouveau en 1950, le terrain était considéré comme une friche, qu’au surplus il avait été fortement abîmé pendant la guerre, et que le terrain dans son état actuel était le fruit du travail de notre personnel et de nos membres. Nous montons un dossier fort complet, où nous faisons valoir ces arguments et aussi que notre terrain est protégé par les textes législatifs et réglementaires concernant la protection du domaine sportif et enfin qu’il a reçu « l’agrément » de la Jeunesse et des Sports et « l’habilitation » de l’Education Nationale, ainsi que par le POS (plan d’occupation des sols) de la Commune de Querrieu qui a déclaré inconstructibles les terrains environnants. Enfin nous faisons valoir que notre bail court jusque 1996.
Finalement, après de multiples tractations, les négociations aboutissent. Une Assemblée Générale de notre Association est convoquée pour le 4 octobre 1984. Elle doit décider de l’opportunité de l’acquisition et de ses modalités. Le prix accepté par nos propriétaires est descendu de 25000 francs à 11500 francs l’hectare, soit un prix à payer de 583.674 francs pour les 50 hectares 75, ce qui aboutit à une enveloppe globale de 700000 francs après paiement des droits, frais et honoraires. Ceci correspond pour nous à presque une année de cotisations.
Acheter d’accord, mais comment ? Sur le plan juridique, on pourrait acheter avec l’entremise d’un tiers, par exemple une Chambre de Commerce et d’Industrie, comme à Brest. Ce serait surtout intéressant s’il fallait aussi construire le golf de toutes pièces, ce qui n’est pas notre cas. On pourrait aussi rassembler des souscripteurs d’une Société Civile Foncière à créer, cela parait facile, mais il y aurait trois inconvénients majeurs :
- Notre terrain étant déjà « aménagé » la Société Civile rentrerait dans le champ de l’impôt sur les sociétés, d’où renchérissement du loyer.
- Et surtout risque de conflit d’intérêts entre les membres porteurs de part ( certains se signalent déjà) qui recherchent naturellement une affaire juteuse et les autres membres qui désirent aussi naturellement payer un loyer minimum.
- En outre, impossibilité d’obtenir des subventions. On pourrait enfin réaliser l’acquisition directement par l’Association Sportive du golf d’Amiens, en tentant de limiter au maximum l’impact sur les cotisations par le recours à des financements extérieurs et à des subventions, qui dans ce cas seraient possibles.
La 3ème solution parait le mieux correspondre à notre situation et au désir de la majorité des membres. Il semble bien que l’on pourra obtenir des subventions, mais il faut à la base une mise de fonds de l’Association. On peut recourir à des emprunts auprès de Banques ou de la Caisse d’Epargne, en ce cas les intérêts sont moins élevés, mais le prêt vient en appui d’une subvention et requiert la caution d’une collectivité locale . On peut aussi faire appel aux membres. Une lettre leur a été adressée pour connaître leur opinion et donc nos possibilités d’action. Résultats = 170 envois, 90 avis favorables, 22 défavorables, 16 en attente et 42 sans réponse… malgré l’enveloppe timbrée jointe ! Dans tous les cas nous sommes conscients que toute solution se révèlera, au mois temporairement plus chère que la solution actuelle d’un loyer ancien de 14000 francs/an, très faible du fait de l’aide volontaire et discrète qui nous était ainsi apportée par notre propriétaire. En effet, il faudra, ou payer des intérêts et rembourser le capital emprunté, ou dans le cas d’une Société, payer un loyer rémunérant les capitaux engagés.
Finalement, l’Assemblée, prenant en considération la nécessité de verser un acompte de 450000 francs avant le 15 novembre (date impérative), décide que les membres qui le désirent devront envoyer pour le 6 novembre à un compte spécial l’avance qu’ils voudront bien consentir à l’Association, et que parallèlement les demandes de subvention et de prêt complémentaire seront introduites, ce qui en cas de réussite permettrait de rembourser dans les meilleurs délais les avances consenties.
Pour les besoins de la cause, l’Assemblée décide de réélire l’ensemble du Comité dans sa composition actuelle = Président Jacques Dian, Vice- Président Yves D’Alcantara, Trésorier André Pernet, membres Edouard Billiet, J. Marc Bourdrel, Dominique Dubois, Paul Griziaux, J. François Pernaut, Chantal Trouvelot, Michel Vanpoperinghe.
Au cours de l’Assemblée du 18 janvier 1985 le point est fait sur l’opération acquisition = 472000 francs ont été avancés par les membres, ce qui a permis le versement du 15 novembre et l’enclenchement du processus de demandes de subventions et de prêts. Le solde soit 250000 francs a été versé à la signature chez le notaire Maître Chedeville le 20 décembre 1984. Dans le même temps, une subvention de 150000 francs a été décidée en séance publique du 14 décembre et a fait l’objet d’un arrêté du 2 janvier. Au vu de l’arrêté attributif de subvention, la Caisse d’Epargne nous a consenti un prêt de 15 ans de 400.000 francs à taux bonifié, avec caution de la Mairie de Querrieu (qu’elle en soit remerciée !!).
Entre- temps notre banquier habituel, la Banque Lenoir et Bernard, nous avait accordé un découvert de 250.000 francs qui nous avait permis de verser le solde du prix à bonne date.
Enfin un dossier de subvention de 250.000 francs a été déposé auprès du Conseil Régional de Picardie et a fait l’objet d’un accord.
Il faut constater que le mouvement de masse au sein des membres de l’Association, qui ont représenté l’adhésion au projet et le versement d’une somme relativement importante, a été une victoire pour la foi dans l’avenir, une récompense pour ceux qui ont mené l’opération et la démonstration de la solidarité des membres du club.
Le risque encouru était peut-être minime mais il existait. Et la remboursement des avances des membres a pu être terminé pour la fin du premier trimestre 1985.
Et c’est ainsi que le golf club d’Amiens est le seul club en France, et même peut-être au monde, où le terrain, le matériel, les bâtiments et toutes les installations sont la propriété de l’Association Sportive du golf d’Amiens, c’est-à-dire de ses membres pris dans leur collectivité.
L’incidence annuelle de l’emprunt (remboursement du capital et intérêts) se chiffre aux environs de 60.000 francs. Pour contrebalancer les 46.000 francs de charges nouvelles ( 60.000 – 14.000 ), nous escomptions une augmentation du nombre de nos membres. Celle-ci est très heureusement au rendez-vous puisque de 1983 à 1985 nous sommes passés de 221 à 266 joueurs adultes et de 101 à 134 étudiants et scolaires. Au niveau national, le nombre de licenciés augmente aussi passant de 63700 à 76800. Le nombre de golfs augmente très rapidement et les autorités fédérales sont très préoccupées par les difficultés de formation des moniteurs et professeurs pour répondre aux besoins du moment.
Une journée nationale est organisée le 10 avril 1986 dans tous les golfs de France. Plus de 10000 joueurs joueront la même compétition en même temps. Cette démonstration massive sera appuyée par des actions auprès de la Presse. Le golf d’Amiens participe évidemment à cette journée qui a eu un grand retentissement.
A l’intérieur du club, les mouvements normaux se poursuivent. Rose- Marie Lespagnol puis Marie- Christine Delouis ont succédé à Chantal Trouvelot à la tête de la Commission du club, Alphonse Leclercq à Dominique Dubois à la Commission Sportive, Jean- Luc Hache , puis J. Jacques Petit à André Pernet qui prend la place de Paul Griziaux à la Commission de Contrôle. J. François Pernaut qui reste à la Commission Technique réalise enfin ce que beaucoup souhaitaient depuis longtemps, un obstacle d’eau en avant du trou n° 8 réalisé grâce aux engins aimablement prêtés par Catherine Vagniez, et de nombreuses plantations sont réalisées. Bien sûr, cela serait tellement agréable d’avoir l’arrosage automatique sur le terrain, mais même limité aux greens et aux départs, il coûterait plus cher que l’acquisition du terrain. Donc, chaque chose en son temps, ce sera pour plus tard.
En 1986, l’expansion du golf continue en France où le nombre de licenciés augmente de plus de 20%. Dans notre club nous en sommes à + 19 % et cela donne 476 joueurs contre 400. Cette augmentation due aux essais promotion et au travail de Bruno Dachicourt a évidemment des effets bénéfiques et nous enregistrons un important boni de gestion. Nous constatons une participation aux compétitions en hausse considérable, plus 100% en 3 ans. Les handicaps s’améliorent et les anciens voient les jeunes leur souffler régulièrement les prix dans les compétitions. Pour mieux gérer les dossiers des membres, nous dédoublons le poste de Trésorier, et c’est Pierre Bonnet qui prend en charge ce secteur.
A part cela, il faut signaler l’achèvement du bâtiment de practice, et la réfection par l’entreprise Colas du chemin d’accès entre la route Nationale et le Parking.
Décembre 1986 a vu le départ de Mme Lodens pour raisons personnelles et mars 1987, l’arrivée de Mr Dominique Maupin, et de son épouse comme secrétaire de la commission sportive. Il nous demande, à juste titre, le remplacement de certains matériels de cuisine devenus obsolètes. Il prend en charge l’organisation des vins d’honneur lors des remises de prix. Mais là encore, on souffre de l’exiguïté des locaux, à tel point que le Comité décide de limiter à 520 le nombre de membres. La Commission du club voudrait un nouveau Club- House pour faciliter la vie des membres. Tout cela déclenche une série de rumeurs aussi ridicules qu’énervantes.
Il est de fait qu’il y a là un sérieux problème qui devra être résolu, mais toutefois sans mettre à mal la politique que le Comité s’est toujours efforcé de suivre : les cotisations les plus basses possible compatibles avec un niveau de prestations acceptable.
Chapitre 6
Lors de l’Assemblée Générale du 8 janvier 1988, des échanges fructueux ont lieu sur l’opportunité d’avoir un nouveau Club- House. Ce Club- House actuel est dans un état plus que précaire, ce qui n’a rien d’étonnant si on se rappelle que les 322 m2 existants représentent la partie la moins abîmée d’un baraquement de 800 m2 construit par les Troupes Allemandes en 1942-43 et utilisé par de nombreux occupants différents jusqu’à la mise aux enchères par les Domaines en 1951. Si on le gardait, et à quel prix, il faudrait lui adjoindre plus de 350 m2 pour satisfaire les besoins normaux d’un club de 530 membres et d’un logement de gardiens.
D’après la pré- étude, un bâtiment nouveau devrait couvrir 750 m2 utiles et coûterait de 3.00.000 à 3.500.000 franc, auxquels il faudrait ajouter 300.000 francs pour un vrai parking. L’esquisse préliminaire, demandée à Jacques Richard, est montrée aux membres. Mais il est évident que le Comité doit mener de nouvelles études pour préciser les besoins et déterminer les modalités de financement = contribution de l’Association, montant et taux des prêts, crédit- relais de TVA, subventions éventuelles, etc ….
Certains voudraient que priorité soit donnée à la construction d’un 9 trous supplémentaire. Mais, outre le fait qu’il n’y a pas de terrain disponible à proximité, ce 9 trous engendrerait certainement une arrivée de nouveaux membres qui accroîtrait encore la nécessité d’avoir un Club- House plus spacieux. Il est précisé à l’Assemblée que le nombre maximal de membres reste fixé à 530 jusqu’à nouvel ordre, que Mr Gasnier, membre du club interviendra dans les études, que le boni de gestion de l’année écoulée dépasse 53.000 francs, que la Trésorerie est très largement excédentaire.
A une question sur les statuts, il est répondu, que bien que modifié en 1974, ils sont anciens dans leur formulation et que le Comité entreprendra de les réviser dès cette année avec l’aide de Maître Perdu.
L’Assemblée Générale du 13 janvier 1989 doit donc être à la fois Ordinaire pour les rapports et l’examen des comptes annuels et à la fois Extraordinaire pour la modification des statuts. Pour l’Assemblée Ordinaire, pas de problèmes. De nombreux matériels ont renouvelé notre parc récemment, entre autre une tondeuse Toro pour les tours de greens et les départs, une tondeuse de parcours Ransomme tractée à 7 éléments et un tracteur Renault. Les comptes de l’exercice enregistrent un boni de 25.000 francs qui porte les fonds d’Association à 489.000 francs. Par contre, au cours de l’Assemblée Extraordinaire, le projet de statuts proposé par le Comité fait l’objet de demandes de modifications par les membres. Elle décide cependant d’adopter les statuts ainsi rectifiés, sous réserve que, sur le plan de la formulation, le Président soit assisté de l’un de nos membres, Maître Doyen, avocat.
Du fait du changement de procédure de vote au sein des statuts par la pratique du vote par correspondance, l’élection des membres du Comité est repoussé au 1er mars, le Comité actuel assurant le suivi des affaires. Les 12 premiers des 22 candidats seront déclarés élus. 299 votants (large quorum). Lors de la réunion du Comité qui suit l’Assemblée, le Bureau est ainsi constitué = Président : Jacques Dian, Vice- Président : Yves Carlier et J. François Pernaut, Trésorier : J. Claude Gueudet, Commission Sportive : J. François Routier, Commission Technique : Michel Vanpoperinghe, membres : Marie- Christiane Behin, J. Marc Bourdrel, Philippe Chretien, Grégoire Frison, Alphonse Leclercq, André Pernet.
Au cours de l’exercice, le Règlement intérieur est refondu pour être en accord avec les nouveaux statuts. Il est porté à la connaissance des membres dès le mois de juin et sera ratifié par la prochaine Assemblée Générale.
La vie du club se trouve une nouvelle fois perturbée. Mr Maupin n’avait peut- être pas bien analysé les conditions dans lesquelles il allait évoluer, et, il décide de nous quitter fin octobre 1989. Yves Carlier cherche une solution de remplacement et propose de confier la gestion du restaurant à Patrick Letellier, restaurateur bien connu des Amiénois, qui accepte et qui délicatement a demandé à être en sommeil sur le plan golfique pendant le temps où il gérait le restaurant.
Il a bien du mérite car les conditions de fonctionnement deviennent de plus en plus difficiles dans ce Club- House. Nous avons demandé à la Socotec de nous faire un diagnostic des possibilités d’aménagement de notre baraquement. Les conclusions sont radicales, il faut envisager la construction d’un nouveau bâtiment. Mais ce ne sera pas sans nostalgie que nous verrons disparaître ce Club- House qui nous a abrité pendant près de 40 ans et elle provoquera un certain trouble chez beaucoup d’entre nous.
Quoiqu’il en soit le Comité a présenté aux membres, lors d’une réunion le 9 janvier 1990, deux maquettes d’esprit très diffèrent. L’une est conventionnelle, en forme de croissant, l’autre très moderne revêt l’apparence d’un grand chalet pyramidal. Les avis sont très partagés parmi la centaine de membres qui sont venus à cette exposition.
Lors de l’Assemblée Générale du 24 janvier 1990, André Pernet, notre Trésorier, banquier de son état, fait un bilan financier de notre Association au cours des dernières années, dont il ressort que nous avons depuis 4 ans dégagé cash-flow moyen de 533.000 francs. Compte tenu des investissements en matériel qui ont été payés cash, le bilan financier est de 1.181.000 francs et, à la suite de différents placements, les réserves actuelles de l’Association sont de 1.389.000 francs. Si l’on prend l’hypothèse plausible d’un coût de 3.500.000 francs, un crédit de 2.500.00 francs sur une durée de 15 ans au taux actuel de 11% donnerait lieu à un amortissement annuel de 313.000 francs et notre cash- flow moyen serait encore de 533.000 – 313.000 = 220.000 francs. Un tel investissement peut donc être envisagé. Malheureusement notre ami décédera brutalement au cours de l’été et n’aura pas la joie de voir cette construction qu’il estimait indispensable.
La discussion très animée revient au choix du projet. Le « traditionnel « choque moins et il y a moins de rupture avec notre style actuel, mais il semble difficile de rester dans le budget proposé. Le projet « moderne » paraît plus convivial et sa qualité architecturale donnera à notre club une image plus dynamique.
Dans les deux cas, il faudra aussi trouver des modalités de vie pendant la construction du bâtiment. Bien évidemment un dossier de subvention sera déposé auprès des divers instances. Après débats et réponses à de nombreuses questions le projet est soumis à un vote à bulletins secrets. 232 votants, 229 bulletins, 18 contre tout changement, 89 pour le « traditionnel », 122 pour le « moderne » qui est donc adopté.
Ces préoccupations fort importantes ne nous empêchent cependant pas de nous souvenir que l’état de notre terrain est toujours une préoccupation majeure et qu’il ne doit jamais être négligé. Michel Vanpoperinghe nous fait à cette occasion un long exposé, qui se révèle très illlustratif des problèmes posés tant par les incidents climatiques que par les parasites, etc…. Il nous indique, à titre d’exemple, les temps d’emplois de ces divers matériels = 3.5 heures pour les green plusieurs fois par semaine selon les périodes de l’année, 8 heures pour les avant- greens et les départs, 16 heures pour les fairways avec la Ransome à 7 éléments, beaucoup plus mais moins souvent pour les roughs, et enfin la maintenance de tous ces matériels.
Lors de la discussion qui s’en suit, Bernard Lebeurre manifeste son opposition. Il se fait l’écho des rumeurs qui courent dans le club et qui dramatisent à l’envie la situation de notre Association et empoisonnent le climat entre les membres. Il trouve le projet trop grand, peu convivial, ne voit pas la nécessité de faire un restaurant, et le trouve trop cher et de nature à obérer les finances du club pendant de longues années. Il demande un nouveau vote car beaucoup de membres seraient de son avis. Il fait enfin circuler une esquisse d’un projet en 2 phases qui compléterait dans le même style le bâtiment existant et coûterait 2.576.000 francs. Il avait d’ailleurs eu l’occasion un mois auparavant, accompagné de trois amis, de rencontrer l’ensemble des membres du Comité pour leur exposer son poit de vue, et il lui avait été répondu point par point. Le Trésorier lit alors l’audit demandé au Cabinet Van den Bossche qui corrobore les conclusions d’André Pernet et du Cabinet Serec notre comptable.
On passe alors au vote pour le renouvellement du tiers sortant du Comité. Sont élus Grégoire Frison (184 voix), Philippe Chretien ( 167), Jacques Dian ( 164), Jacques Boulot (164), Bernard Lebeurre n’obtient pas un nombre de voix suffisant.
A la foire exposition d’Amiens, au début du mois de juin, le Club acquiert un petit chalet de 12 m2 qui posé sur une dalle de béton à côté du départ du trou n° 1, servira par la suite de cabine pour le starter, mais dans l’immédiat permettra d’abriter notre secrétaire Mme Lacroix et son ordinateur. Malheureusement, tout ne se déroule pas comme nous l’avions programmé. Au mois d’août, nous apprenons que le Permis de Construire nous est refusé, et qui plus est pour des motifs futiles. La DDASS (Direction Départementale de l’Action Sanitaire et Sociale) donne un avis défavorable au motif que la qualité de l’eau potable n’est pas garantie. Après demande d’explications il s’avère qu’il suffit de prendre l’engagement de faire faire des analyses de l’eau par un laboratoire agrée à intervalles prescrits. De leur côté les Services d’Incendie émettent un avis favorable mais sous réserve de l’observance des cloisons pare- feu et de l’existence d’une réserve d’eau suffisante. Ceci nous conduira à faire la pièce d’eau contiguë au green du trou n° 9.
Un nouveau Permis de Construire est donc déposé à la mi- septembre et nous recevons la décision favorable le 21 novembre. Mais il faut observer un délai d’affichage de deux mois à l’issue duquel on pourra commencer les travaux s’il n’y a pas de recours. Un cahier des charges est remis aux entreprises, les plis sont ouverts en mars, les décisions prises sur les variantes au début avril, et la démolition de l’ancien Club- House et des anciens hangars à chariots et matériels agricoles peut commencer le 23 avril 1991. Fin des travaux prévus pour fin novembre.
Entre temps, nous avons loué un « barnum » (baraquement) de 106 m2, et à côté deux Algécos, l’un pour un vestiaire, l’autre pour les sanitaires. A proximité se trouve la caravane louée pour notre gardien, ramasseur de balles, et starter à l’occasion ? Robert Germe accompagné de son chien. Au mois de juin, Patrick Letellier nous informe qu’il désire cesser ses prestations, ce qui paraît normal. Nous nous contenterons jusqu’à la fin de l’année d’un distributeur de boissons et de confiseries et d’un petit réchaud pour boissons chaudes.
Nous voilà revenus au temps des pionniers ou du Far- West, mais tout se passe généralement dans la bonne humeur malgré l’inconfort total. Nos ouvriers participent à l’occasion aux travaux périphériques concernant ces locaux très succincts et par exemple au creusement de la tranchée qui, partant du nouveau transformateur électrique sur la route de Bussy- les- Daours, recevra le câble alimentant nos bâtiments.
Participent aux réunions de chantier hebdomadaires Yves Charlier, Michel Vanpoperinghe, et Jacques Dian. Les travaux se déroulent à peu près selon le planning élaboré initialement. Il y a bien quelques incidents, tels que la rupture par un bulldozer du câble électrique d’alimentation ou de la seule conduite qui nous amène l’eau du puits. Mais dans l’ensemble rien de grave. A tel point que le 14 décembre 1991 la Commission d’Animation peut convier les membres à une pendaison de crémaillère dans le nouveau Club en cours de finition et nous nous y retrouvons à 180 membres très joyeux. La véritable mise en service des locaux n’aura lieu qu’après la livraison des mobiliers commandés au Cabinet Gossard, c’est-à-dire courant janvier. Pour l’inauguration officielle le 21 février 1992 les invitations sont lancées conjointement par Charles Baur Président de la Région Picardie, Fernand Demilly Président du Conseil Général de la Somme, Gilles De Robien Député- Maire d’Amiens et Pierre Chassen Président Comité Régional de Tourisme.